L’édition 2000 de l’annuaire nous apprenait que 121 foyers de notre commune bénéficient d’un branchement téléphonique. A l’aube de 2001, il nous a paru intéressant de voir quelle était la situation il y a un peu plus de 50 ans. Pour cela, nous avons feuilleté pour vous l’annuaire de 1948 qui récapitule donc les abonnés de 1947. Bien évidemment, la différence est considérable puisque LOUROUX ne comptait alors que 6 abonnés ! Des abonnés qui, souhaitant parler au docteur NAUDIERE devaient tourner la manivelle de leur appareil en bois puis demander à la demoiselle du téléphone : « Pour le 4 à LOUROUX-HODEMENT, je voudrais le 29 à COSNE. »
Voici la liste de ces abonnés : 1 HERAUD-DEMAY, agriculteur – 2 HERAUD JB bois – 3 HERAUD J grains – 4 LACHAUX Pierre , épicier – 5 MALOCHET (Mme) débitante – 6 Mairie.
Si, à la même époque, le 7 fut attribué à Jean MATHE, le rythme des branchements resta longtemps très lent. Il fallait généralement s’armer de patience car de longs mois d’attente pour obtenir une ligne, par ailleurs relativement chère, étaient nécessaires. Ce n’est que dans les années 70 et surtout 80 que le téléphone connut vraiment un développement rapide.
Le même annuaire nous apporte d’autres renseignements sur la commune. Excellente occasion donc de rafraîchir la mémoire de ceux qui ont connu cette période mais aussi de donner aux plus jeunes un aperçu de ce qu’était LOUROUX dans les années de l’après-guerre.
LOUROUX-HODEMENT (335 m d’altitude) à 20 km de MONTLUCON – Poste, Télégraphe, Téléphone – Gare de Magnette à 11 km – 495 habitants – Fête patronale le dimanche après le 24 juin
Maire : COLLINET Albert – Adjoint : MATHE Joseph – Secrétaire de mairie : MATHONNAT – Instituteurs : Mme et Mr MATHONNAT – Sociétés : LA FRATERNELLE (Société de Secours Mutuels) – LA SENTINELLE (Société de Tir) – SYNDICAT AGRICOLE – COOPERATIVE AGRICOLE
Afficheur public : MATHIAUD Jean, garde-champêtre – Aubergistes : DELODIERE, Mlle MATHONNAT, MARAIS, MALOCHET – Batteuses : HERAUD JB, HERAUD Georges – Bois (Marchands de) : THEVENIN , HERAUD – Boulanger : PLAVERET – Buraliste (tabacs) : Vve CASSIER – Charbon de bois (Fabrique) : HERAUD – Charron : GRIMAUD – Couvreur : RIOTTE – Electricien : PLAVERET – Epiciers : LACHAUX , SAULNIER, Vve CASSIER – Hôtel MALOCHET – Maréchaux-ferrants : DAGOIS , MARAIS – Porcs (Marchands de) : LAMARQUE Julien, LAMARQUE Gustave – Sabotier : DESMAZIERES – Scierie : HERAUD JB. – Tailleur : DERIOT.
Principaux cultivateurs : DEO , AUCLAIR , MALOCHET, GORBINET, DURIN, BISSONNIER , PAILLERET, LASSET.
Châteaux : Civrais M. de COLLASSON la Mothe M. de LA PERELLE
Ce texte comporte bien sûr une erreur : en 1948 aucun aubergiste ne s’appelait DELODIERE. Il s’agit évidemment du café exploité par LACHASSAGNE qui avait lui-même pris la suite de BOURIN. Ce dernier fabriquait également des sabots dans son atelier situé tout à côté de l’auberge, à l’emplacement actuel des chambres du « LOUP ROUX ». Quant à Mlle MATHONNAT, elle avait remplacé Mme GRELET, dite « la GRELETTE » tandis que René MARAIS avait succédé à COLAS et Mme MALOCHET à l’Amélie LANEURY, une figure bien pittoresque du Bourg.
Si en 2001 LA FRATERNELLE est encore bien active et dynamique sous la présidence de Fernand LAMARQUE, par contre, les carabines de LA SENTINELLE ne visent plus leurs cibles depuis longtemps. Privée de gazogènes, la fabrique de charbon de bois se contenterait des barbecues mais Blaise peinerait à vendre sabots ou galoches. Quant à Ursain, le tailleur, il devrait se reconvertir dans la confection des jeans et autres tee-shirts.
C’est toute une époque qui est bel et bien révolue. La lecture d’un vieil annuaire a beau faire remonter des souvenirs, évoquer un visage, un sourire, amener une certaine nostalgie, il n’en reste pas moins que cette période ne reviendra pas. Plus aucun Jean MATHIAUD ne battra le tambour sur la place avant de crier : « Avis à la population« . Peut-être qu’à la rigueur il utiliserait son portable afin de se brancher sur Internet et d’envoyer un fax ou un e-mail…